« […] (le moratoire sur l’interdiction des produits plastiques non bio-dégradables à usage unique) a ensuite été prolongé et n’a jamais été appliqué. Maintenant, le Conseil des ministres vient de le prolonger une fois encore. Les prolongements donnent un mauvais signal aux industries polluantes qui font très peu d’efforts pour adopter les alternatifs biodégradables qui existent sur le marché local. » (L'Express de Maurice)
L'affaire serait bonne à classer sans suite si, au pluriel, « prolongements » n'était unanimement admis au sens de conséquences, de rebondissements. Voilà qui nous ramène à un aspect on ne peut plus temporel et nous renvoie du même coup à la définition du mot en vigueur jusqu'au XVIe siècle, « accroissement de la durée », acception que l'Académie continue de défendre mordicus, exemple à l'appui : Il a obtenu un prolongement de son contrat d’un an.
Vous l'avouerez, la position adoptée quai Conti n'est pas de nature à éclaircir nos idées. Aussi, comme bon nombre de spécialistes de la langue – que je ne suis pas –, je rejoindrais sans hésiter le toujours très pragmatique Bruno Dewaele quand il estime que la confusion de sens n'a que trop duré : « Cela dit, écrit-il, il faut se réjouir qu’aujourd’hui un peu d’ordre ait été mis dans les attributions de l’un et de l’autre terme, après une évolution pour le moins incertaine, voire chaotique… » Je vous suggère d'ailleurs d'aller prolonger votre quête de savoir sur son excellent blog À la fortune du mot. Promis, juré, vous n'y perdrez pas votre temps.
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