Vous allez encore dire que j’ai la dent dure à l’égard de ce langage que l’on dit courant, mais n’est-ce pas là le nerf de ce blog que de contribuer à soigner les caries du langage ?
Aujourd’hui, je vais vous parler d’une distinction sémantique qui, il faut bien l'admettre, a du plomb dans l’émail : celle entre le substantif « denture » et son voisin de palais « dentition ». Toujours mordante dès qu’il s’agit de défendre le respect de la langue... et des dents, l’Académie préconise à bon droit de ne pas utiliser les deux termes l’un pour l’autre. La « denture » désigne « l’ensemble des dents d’une personne », nous explique-t-elle, alors que la « dentition » est la formation, la croissance de ladite denture. Nous dirons donc qu’une femme présente une denture parfaite, mais que votre petite nièce connaît un retard dans sa dentition.
Las ! dans l’usage, « dentition » s’est abusivement implantée au sens de « denture ». Quitte à faire grincer quelques puritaines quenottes, l'erreur est aujourd'hui dans toutes les bouches. Et je crains fort qu'il soit trop tard pour couper le mal à la racine.
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