La prescription des puristes est pourtant claire. Si vous voulez éviter de causer une entorse de plus à la langue soignée, il convient de ne pas mettre dans un même sac cachets et comprimés. Un cachet, nous disent-ils, est une capsule ou une enveloppe de pain azyme qui renferme un médicament en poudre. Le comprimé, lui, est une pastille d’un médicament aggloméré ou, par extension, de substances que la bonne morale réprouve. N'ayant – bien sûr – jamais consommé ces dernières, j'appuie mon affirmation sur les photos dignes de foi consultées sur le Net.
Si autrefois la distinction était plutôt simple à opérer, la multitude de déclinaisons médicamenteuses proposées de nos jours a de quoi rendre le cerveau malade. Sans doute désireux d’épargner à notre langue les douleurs d'un tri sémantique des potions que sa voisine de gorge voit passer, les linguistes se sont accordés à reconnaître – à défaut de l'approuver – que dans l’usage, cachet et comprimé ne faisaient désormais plus qu'un. Même les plus réfractaires du lot ont fini par avaler la pilule, à l'instar de Littré et de l'Académie, d’habitude si respectueux des doses à ne pas dépasser.
"Même les plus réfractaires du lot ont fini par avalé la pilule", écrivé-vous !
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