« Les socialistes devront par ailleurs tenter de se mettre d'accord sur deux sujets: y aura-t-il des motions de censures du PS à l'issue du conclave sur les retraites et sur la préparation du budget ? » (Le Quotidien de La Réunion)
L'autre jour, j'écoutais sur les ondes d'une radio locale un sujet consacré à ce fameux « conclave sur les retraites » qui n'en finit plus. Profitant de l'occasion, l'animateur de l'émission fit remarquer sur le ton revêche d'un prof de lettres en fin de carrière que « conclave » n'était à l'évidence pas le terme adapté à ce type de réunions séculières. « La langue française est riche en mots, autant s'en servir », lança-t-il, outré qu'une telle entorse aux bonnes mœurs langagières puisse venir du sommet de l'État.
Mes aïeuls ! J'avoue que cette digression sémantique ne manqua pas de m'intriguer. Passé ma surprise de voir l'intérêt soudain porté par de ladite radio au respect du bon usage, je me tournai séance tenante en direction de mes vieux dictionnaires. Pour Larousse, Littré et l'Académie, un seul credo : le conclave est l'enceinte où s'enferment les cardinaux pour élire un nouveau pape et par ricochet, l'assemblée elle-même. Tout autre emploi serait donc péché. Oui mais voilà, il y a toujours une éminence grise de la langue pour venir semer la zizanie dans la basse-cour. À l'encontre de l'avis de ses coreligionnaires, Robert estime en effet qu'au sens figuré, le mot peut aujourd'hui désigner toute « assemblée décisionnaire », quelle qu'en soit la nature.
En attendant que nos grands spécialistes de la langue trouvent un jour un accord sur l'emploi du terme du jour, ce dont je doute fort, nos seniors continuent de se faire des cheveux blancs au sujet de leur avenir. Après cinq mois d'intenses négociations, il n'y a toujours pas la moindre fumée poivre et sel dans le ciel de Matignon.
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