Soyons beau joueur. Pour une fois, je vais décerner un bon point à la maison d’en face, je veux parler de Clicanoo.re. Malgré l’heure très matinale à laquelle est tombée l’information, mon confrère du site du Journal de l’île était de toute évidence assez réveillé pour ne pas mettre le pied dans la lave (ça porte malheur, paraît-il).
Contrairement à nombre de ses petits camarades, il ne s’est pas laissé envoûter par les charmes fatals de dame Majuscule. Et c’est à bon droit qu’il a écrit : « Sans prévenir, le piton de la Fournaise est entré en éruption. »
« La majuscule, c'est capital », écrivit il y a quelques années Jean-Pierre Colignon, qui en connaît un rayon sur la question. Sauf que le grand maître de l’orthotypographie française aurait sans nul doute ajouté que parfois, il est tout aussi capital de s’en passer, en particulier dans le cas qui nous intéresse.
Aussi dure à accepter soit-elle pour ceux qui pensent - à tort - que la majuscule est un signe extérieur de notoriété, la règle est claire comme l’eau du bassin des Aigrettes : lorsque le nom d'une entité géographique (dites un toponyme, ça fait meilleur genre) est composé d'un nom commun générique (baie, cap, fleuve, golfe, île, mer, mont, piton, etc.) et d'un mot spécifique, c'est ce dernier qui prend la majuscule. Voilà pourquoi l’on doit écrire « île de La Réunion », « océan Indien » et... « piton de la Fournaise », n’en déplaise à tous les sujets dévoués de la reine Maj, dont je devine avec jouissance l'incandescente colère.
Histoire d'apaiser leur ire, je préciserais que des sites aussi prestigieux que la tour Eiffel ou le mont Blanc n’ont pas davantage échappé à la peine capitale.
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