samedi 26 juillet 2025

Quand singulier et pluriel s'entrechoquent…

« C’est des plats qui rappellent les moments en famille, la cuisine lontan, les saveurs de chez nous… » (linfo.re)

Les courageux – Dieu merci ils sont rares – qui ont la bonté de me lire le savent : je n'ai jamais été convaincu par les principes à géométrie variable appliqués quand dans une même phrase singulier et pluriel viennent s'entrechoquer. C'est le cas des noms collectifs au sujet desquels j'ai eu maintes fois l'occasion de m'exprimer. Exemple, que choisir entre : « Une foule de Liégeois a conduit les moutons vers les Coteaux de la Citadelle » (La Dernière Heure) et « une foule de manifestants ont envahi la salle du conseil municipal » (Actu Le Mans) ? C'est aussi celui de l'emploi flottant des locutions présentatives « c'est » et « ce sont ». Doit on suivre Claude Lelouch quand il déclare que « le vrai plaisir de la vie, ce sont les surprises » ou suivre le sentier escarpé emprunté par le trailer de l'impossible Kilian Jornet lorsqu'il affirme : « La vie, c'est des émotions » ?

J'eus beau chercher un mode d'emploi infaillible, je fis chou blanc. Ce ne sont (à moins que ce ne soit « ce n'est ») pourtant pas les sites et ouvrages dits de référence qui manquent. À défaut, je vous livre le sentiment du Projet Voltaire qui m'est apparu le plus clair d'entre tous. Il dit ceci : 

« C‘est, suivi d’un nom ou d’un pronom au pluriel, s’accorde de préférence avec celui-ci sauf :

– « quand le verbe est suivi de "nous" ou "vous" (Ndlr : pas devant "ils" et "elles") : C’était nous qui étions visés. C’est vous qui le dites !

– « devant l’énoncé de sommes, d’heures ou de quantités quelconques pensées comme un tout » : C’est onze heures qui sonnent ; C’est deux jours de perdus ;  C’est cent euros qu’il me faut (quantité globale) mais Ce sont cent euros bien placés (si on pense à chaque unité qui compose l’ensemble).

– « quand le pronom "en" est intercalé dans l’expression : Des fantômes ? Crois-tu que c’en est ?

– « devant une préposition. C’est aux hommes de bonne volonté que je m’adresse.

– « dans la locution figée si ce n’est (= excepté) : Il ne voit personne, si ce n’est ses enfants.

« Dans tous les autres cas, où le présentatif "c’est" est suivi du pluriel, l’accord est "de meilleure langue" selon l’Académie […] Sans que le singulier soit pour autant incorrect »…

Jean-Paul Sartre avait donc tort lorsqu'il écrivit que « l'enfer, c'est les autres » ? Je vous laisse le soin de répondre à cette question. Sur le fond, autant que sur la forme. 

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