jeudi 18 novembre 2021

Début de la fin

Lu cet après-midi : "Les ouvriers avaient alors débuté la coupe des arbres en pleine nuit, avec l’encadrement de la police municipale afin d’éviter que des manifestants ne viennent interférer." (Clicanoo)

Je ne vais pas tourner des heures autour du tronc. Cette phrase d’apparence pourtant très correcte renferme l’une des entorses les plus fréquentes au bon respect de la langue française.

Verbe intransitif, "débuter", à l’instar de "démarrer", n’accepte pas de complément d’objet direct. 

On dira donc : 

Le match a débuté à 15 heures.

Mais pas : 

Les deux équipes ont débuté la partie à 15 heures.

Dans le cas qui nous occupe, il eût été plus correct d'écrire : "La coupe des arbres a débuté en pleine nuit, avec l'encadrement de la police municipale afin d'éviter que des manifestants ne viennent interférer." 


La façon la plus simple de contourner l’écueil est de remplacer « débuter » par un verbe transitif équivalent tel que « commencer ». 


Exemple : "Les ouvriers avaient alors commencé la coupe des arbres en pleine nuit, avec l’encadrement de la police municipale afin d’éviter que des manifestants ne viennent interférer."


Bien qu’évoqué par Robert et Larousse avec la mention « critiqué », l’emploi fautif de "débuter" demeure de nos jours vivement condamné par les linguistes. L’usage courant, lui, s’en est emparé sans modération, signant peut-être… le début de la fin d’une règle grammaticale maltraitée et en train de tomber dans l’oubli. 

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