Lu hier : « Bruno Cohen a été mis hors jeu par la commission électorale placée sous la houlette de la préfecture. » (Zinfos974)
Vous l’aurez sans doute remarqué, il est des expressions que l’on emploie par pur réflexe sans même savoir ni se demander ce qu’elles peuvent bien cacher. On en connaît généralement le sens, pas toujours celui des mots qui les composent. Qui est cet Artaban que l’ont dit si fier, ce diable de Vauvert ou ces saints et saintes inconnus, Glinglin, Nitouche ou… frusquin ? Quel est ce Rubicon que l’on franchit, ce patachon à la vie dissolue, ce caquet que l’on rabaisse, cette coulpe que l’on bat, ces cliques et ces claques que l’on prend, ce guilledou que l’on court, ce larigot que l’on tire, ces gémonies auxquelles on nous voue, ce burnous que l’on fait suer ou ce mérinos qu’on laisse pisser (expression préférée de mon défunt père pour me dire de ne pas m’en faire) ?
Et quelle est donc cette houlette sous laquelle, tantôt l’on se place, tantôt l’on se réunit, tantôt l’on se retrouve ou tantôt l’on organise… ? Si j’en crois Alain Rey, et pourquoi ne le croirais-je pas, il s’agissait, à une époque que les moins de 500 ans ne peuvent pas connaître, d’un bâton de berger muni à son extrémité d’une plaque en forme de gouttière, servant à jeter des mottes de terre aux moutons qui s’éloignaient du troupeau ». Par analogie, le terme a ensuite désigné le « bâton pastoral d’un évêque ». Autre berger, autres brebis…
Du mot « houlette » ne reste plus de nos jours que l’expression « sous la houlette », autrement dit, « sous la conduite de ». Si le bâton originel est totalement sorti de l’usage, à la grande joie des ovins, ladite expression, elle, continue de faire florès, en particulier dans les médias, toujours prêts à jouer les moutons de Panurge dès qu’il s’agit de propager les mœurs langagières, bonnes et moins bonnes.
« Sous la houlette » fait aussi partie de ces nombreuses expressions bâties à partir de la préposition « sous » pour traduire le soutien, la protection, voire la domination : sous l’aile, la coupe, la responsabilité, l’autorité, ou encore le joug, le patronage, la tutelle, la férule, l’égide, etc.
Férule, égide… Tiens, tiens, mais quèsaco ?
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