mercredi 2 mars 2022

Quand les portes s'ouvrent...

J’ai lu hier dans un journal que j’aime bien que l’université de La Réunion allait prolonger ses journées portes ouvertes en distanciel jusqu’au 8 mars. Autrement dit, une visite des lieux sans quitter ses pantoufles ni son canapé. On n’arrête pas le progrès ! 

Je ne compte plus le nombre de fois où, jeune localier de province, j’ai hésité devant l’accord au pluriel de cette locution abondamment reprise dans les médias : « Portes ouvertes à la ferme de Mérignac » (La Dépêche) ; « L'Union syndicale apicole sarthoise (Usas) organise dimanche prochain 6 mars de 14 heures à 18 heures un dimanche portes ouvertes » (Ouest France) ; « L'établissement Marie-Rivier organise une journée portes ouvertes, samedi 5 mars » (Le Dauphiné Libéré)… 

Le Petit Robert, Littré et l’Académie française s’accordent à penser qu’il y a plusieurs portes à ouvrir lors de ces journées visant à donner libre accès à des monuments, des institutions, des stades habituellement fermés au public, et que partant, le « s » final s’impose. Coincé entre deux portes, le Grand Larousse illustré se contente d'offrir le choix entre « porte ouverte » et « portes ouvertes ». Cette indécision suffit pour éveiller le doute, même si dès que l’on recherche la clé de son argumentation, on ne trouve rien d’autre que… porte close (notez le singulier).

Suivant l’avis du plus grand nombre, l’usage médiatique a opté en bloc pour le pluriel. Un rapide coup d'œil sur la Toile le confirme. Lors des 24 heures écoulées, j’ai dénombré dix titres ayant eu recours à l’expression en question. Un seul a usé du singulier, le quotidien Ouest France : « Journée porte ouverte à la médiathèque du Grand Chêne, samedi, qui ouvrira ses portes ce mardi. » Les neuf autres ont franchi le seuil du pluriel : La Montagne, L’Est éclair, Le Progrès, le Journal de Saône-et-Loire, Courrier Picard, Le Télégramme, Sud-Ouest, La Provence et… Ouest France, qui semble ne pas trop savoir à quelle porte frapper. 

Quant aux grammairiens, le moins que l’on puisse écrire est qu’ils ne se bousculent pas au portillon pour éclairer notre lanterne.

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