En matière de chasse à la faute de français, il n’est de plus fine oreille que les yeux. Autant la langue parlée passera sur vos accents mal tournés ou vos accords bancals, autant l’expression écrite vous rattrapera au tournant pour vous rappeler qu’une pupille aiguisée vaut mieux qu’un tympan solide. Car nombreux sont les dérapages linguistiques que l’on voit, mais que l’on n’entend pas. Remarquez, l’inverse n’est pas faux, pour reprendre une formule qui, Dieu merci, s'entend davantage qu'elle ne se voit.
Le tour « on n’a… que » en est le meilleur exemple. A l’oral, tout va bien puisque, liaison entre le n et le a oblige, la locution verbale en question se confond phonétiquement avec la forme impropre « on a que ». Les deux se prononcent « on na que ».
Mais à l’écrit, les masques tombent et les « on a que » sortent à visage découvert, y compris sous les meilleures enseignes. « On s'est abonné à Ecoleendirect et on a que des bons retours », écrivait ainsi le quotidien régional Ouest-France il y a quelques jours. Et que dire des maltraitances orthographiques infligées, chaque jour que la Toile fait, à l'immortel succès de Jacques Brel Quand on n’a que l’amour ?
Mais à l’écrit, les masques tombent et les « on a que » sortent à visage découvert, y compris sous les meilleures enseignes. « On s'est abonné à Ecoleendirect et on a que des bons retours », écrivait ainsi le quotidien régional Ouest-France il y a quelques jours. Et que dire des maltraitances orthographiques infligées, chaque jour que la Toile fait, à l'immortel succès de Jacques Brel Quand on n’a que l’amour ?
Pour vous éviter de tomber dans le piège, approchez-vous, je vais vous glisser, à l’œil, et à l’oreille, trois petites astuces très utiles. Puisque, comme nous l'avons tous appris sur les bancs de la primaire, le pronom indéfini « on » est un c…, gardez-vous de l’employer lorsque vous pouvez lui substituer un sujet plus précis : « nous », « ma femme et moi »… Vous pouvez également reformuler la phrase au pluriel et la lumière jaillira. Enfin, il vous sera toujours loisible de remplacer « ne que » par les adverbes synonymes « seulement, uniquement, exclusivement, etc. ».
Pour évacuer toute ambiguïté, la phrase extraite de l’article de Ouest-France aurait donc pu s’écrire « Nous nous sommes abonnés à Ecoleendirect et nous n’avons que de bons retours » ou « On s’est abonné à Ecoleendirect et on a uniquement de bons retours ».
J’espère que le vôtre le sera tout autant à l'égard de mon modeste billet du matin. Dans le cas contraire, je n'aurai plus que les yeux pour pleurer.
J’espère que le vôtre le sera tout autant à l'égard de mon modeste billet du matin. Dans le cas contraire, je n'aurai plus que les yeux pour pleurer.
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