mardi 24 mai 2022

Encore un rendez-vous manqué !

Lu ce matin : « Le Français (Kylian Mbappé) partagera également un moment avec les supporters, qui se sont donnés rendez-vous à 14h30 devant le virage Auteuil. » (lequotidien.re/AFP)

Tiens, encore un journaliste qui, dans ses années d'école primaire, a raté son rendez-vous avec l’accord des verbes pronominaux ou considérés comme tels ! Il est vrai que la règle relative à cet accord est mal connue des usagers de la langue que nous sommes. À croire que nous étions - presque - tous portés pâles le jour où nos bons vieux instituteurs (trices) ont tenté de la faire entrer dans nos têtes blondes, comme on disait autrefois.
 
Pour faire simple, un verbe pronominal se comporte comme s’il était accompagné de l’auxiliaire avoir. Il ne s’accorde au féminin ou au pluriel que lorsque son complément d’objet direct, s'il existe bien sûr, est placé avant le participe passé. En mal d’imagination, les linguistes ont souvent recours au même exemple : « Ils se sont lavé les mains ». Ils ont lavé quoi ? Les mains. Le COD suit le verbe. Pas d’accord. Mais : « Ils se sont lavés ». Ils ont lavé quoi ? « Se », autrement dit, eux-mêmes. Le COD précède le verbe. On accorde. 
Il en va de même pour la phrase citée en introduction de ce billet. Ils se sont donné quoi ? Rendez-vous. Le COD est placé après le participe passé. Nul besoin d’accorder. Il fallait donc écrire : « (…) les supporters, qui se sont donné rendez-vous à 14h30 devant le virage d’Auteuil ». 
Et tous s'en sont donné à cœur joie. Pas de COD, pas d'accord.

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