Lu il y a deux jours : « Quatre collèges de votants et 17 personnes seront appelés à élire le ou la successeur d'Olivier Hoarau. » (clicanoo.re)
Trouver le mot juste n'est pas toujours chose aisée… surtout quand il n'existe pas. À l'ère de l'écriture inclusive à tout-va, il est curieux d'observer que certains termes courants peinent à trouver féminin à leur pied. Que diriez-vous pour évoquer le successeur du regretté M. Duchemol quand l'heureux élu est une femme ? La successeur, comme tenté avec audace dans l'extrait d'article ci-dessus ? La successeure, forme adoptée depuis longtemps par nos cousins québécois ? La successeuse, qu'il m'est arrivé de croiser dans les colonnes de journaux soucieux du bon usage (Libé, Le Parisien ou Ouest-France). Ou simplement le successeur, comme le suggèrent les ouvrages de référence : « Toujours masculin, même pour désigner une femme. Elle est le successeur de l'ancienne directrice », écrit ainsi Larousse, qui nous invite à contourner l'obstacle. « À propos d'une femme, il est souvent préférable de tourner la phrase autrement et d'employer succéder à. Elle a succédé à l'ancienne directrice. »
« Successeur » est loin d'être le seul mot de notre vocabulaire à ne pas posséder de forme féminine officielle. Son antonyme « prédécesseur » n'en dispose pas davantage. Pas plus que « précurseur » d'ailleurs. Ni assassin, malfaiteur, dictateur, charlatan, brigand, violeur, tueur, tyran, imposteur, monstre, voyou, bandit, j'en passe et des bien pires. Notre langue ne peut décidément s'empêcher de voir le mâle partout.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire