mercredi 21 juin 2023

Liaisons dangereuses

Lu ce matin : « Cette exposition de l'artiste réunionnais est de bonne augure puisqu'elle annonce celle au Carrousel du Louvre en octobre prochain. » (Zinfos974)

Bonne augure… Voilà qui fait mauvais genre, n'est-ce pas ? Voilà surtout ce qui arrive quand nos oreilles viennent brouiller nos neurones. Allez, soyez honnêtes, lequel d'entre vous n'a jamais souhaité un « bonne anniversaire » à une bonne amie, avant de regretter son geste et d'envoyer dans la foulée un réparateur et contrit : « Oups ! désolé. Je voulais bien sûr écrire "bon anniversaire". Fichu portable ! » 
Si cela vous est déjà arrivé, et sans être devin, je suis sûr que oui, buvez bien vite votre honte. Même les meilleur(e)s s'y sont laissé prendre. Regardez plutôt : 
— « Louis Michelard : "La saison s'annonce de bonne augure" » (Le Progrès)
— « Un résultat de bonne augure pour la suite du championnat » (Midi Libre)
Il y a des cas de récidive : 
— « Des résultats de bonne augure pour l'aviron » (Midi Libre)
Et de « multirécidive » : 
— « Exposition de bonne augure au caveau, le peintre Pierre Linossier premier exposant nouvelle formule. » (Midi Libre)
Le problème, vous l'aurez compris, c'est qu'à l'oral, « bon augure » et « bonne augure », c'est bonnet blanc et blanche bonnette. Comme à chaque fois, d'ailleurs, que l'adjectif « bon » précède un substantif débutant par une voyelle : bon appétit, bon escient, bon accueil, bon espoir, bon entendeur, bon an mal an, bon aloi... 
Faudra-t-il un jour supprimer ces liaisons dangereuses qui mettent en péril le bonne usage orthographique ? Oups ! désolé, il fallait lire « bon usage »… Fichu clavier !

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