Non, non, ce n'est pas le fruit de votre imagination. Vous avez bien lu ! Les oranges étaient vendues à 0,89 euro le kilo, hier, dans les magasins Carrefour, soit 1,60 euro à 2,10 euros de moins que dans les autres enseignes ou sur les étals des marchés. Dans le contexte inflationniste du moment, voilà enfin une bonne nouvelle, me direz-vous. Sauf que les oranges en question provenaient d'Égypte et qu'elles n'ont pas été du goût des agriculteurs « péi ». Concurrence déloyale, ont-ils scandé d'une même voix, le pépin du fruit défendu coincé en travers de la gorge.
Mais je ne suis pas là pour alimenter l'éternel débat sur la justification du prix des produits agricoles locaux ni pour m'étendre sur les éternelles pommes de discorde entre producteurs et grandes surfaces. Je saute juste sur l'occasion pour dire qu'il ne m'a pas fallu éplucher longtemps la phrase citée en introduction pour découvrir que le mot « cher » y était employé de façon impropre. On écrira en effet : « les oranges péi sont chères », mais « les oranges péi sont vendues cher ». Dans le premier cas, « cher » est un adjectif qui qualifie le substantif « oranges » avec lequel il s'accorde. Dans le second, il modifie le sens du verbe « vendre ». C'est donc un adverbe. Conséquence : pas d'accord. La même distinction est de mise entre « la barre est haute » et « placer la barre haut » ou entre « ses cheveux sont courts » et « couper ses cheveux court ».
Moralité : avant d'écrire une bêtise, n'oubliez jamais de passer un petit coup de correcteur orthographique, c'est toujours utile et ça ne coûte pas cher.
Bien vu! Dans tous les cas, à nous quand même d'acheter plutôt nos oranges "péi". Plus chères sans doute, mais dans tous les cas bien meilleures!
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