Lu il y a quelques jours : « Outre les limites du covoiturage de plate-forme évoquées plus haut, le covoiturage informel présente “des difficultés analogues aux transports en commun en milieu peu dense, avec un faible nombre d’origine-destination commun, amenant des contraintes d’organisation et une incertitude plus forte pour le passager, en particulier là où d’autres alternatives n’existent pas ou peu”. » (clicanoo.re)
Il faudrait une sacrée dose de mauvaise foi pour feindre de ne pas avoir saisi le sens du message ci-dessus. Si le fond de l'histoire ne fait aucun doute, la forme comporte une incohérence grammaticale qui n'aura pas échappé à l'œil des spécialistes de la langue. Incohérence à laquelle l'Académie consacra naguère un billet qui disait ceci : « L’adverbe "peu" s’emploie dans des propositions à la forme affirmative (il mange peu) alors que les adverbes "pas" ou "plus", quand ce dernier marque la cessation d’un état ou d’une activité, s’emploient dans des propositions négatives avec l’adverbe de négation "ne" (il ne boit pas, il ne travaille plus) […] On dira "Il ne change pas" ou "Il change peu" mais non "Il ne change pas ou peu"; "Il lit peu ou ne lit plus", et non "Il lit peu ou plus". »
C'est pour cette même raison que le tour « là où d'autres alternatives n'existent pas ou peu » est impropre. Le bon usage eut voulu que l'on écrivît : « là où d'autres alternatives n'existent pas ou là où il en existe peu ». Pas très élégant, je vous l'accorde, mais nous savons tous qu'en français, le beau est parfois l'ennemi du bien.
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