La semaine dernière, j'ai envoyé ma lettre au Père Noël. Pas vous ? Comme chaque année, je lui ai demandé de m'offrir un monde sans pollution, sans haine et sans violence, mais surtout, une nouvelle paire de chaussures de trail (marque Asics, pointure 44) et des articles de presse où il n'y aurait plus d'erreurs de français.
Je ne sais pas s'il faut croire au Père Noël. Moi, il ne m'écoute jamais. Le monde continue de tourner à l'envers et les médias ne manquent pas une occasion de nous confirmer que la forme ne vaut parfois pas mieux que le fond. Tenez, l'autre jour, je lisais que dans une affaire de vol de cigarettes, les jurés devraient « notamment déterminer quel rôle précis à jouer (sic) chacun des protagonistes dans ce braquage à main armée ».
Braquage à main armée ? Tiens, tiens, j'ignorais qu'il pût en être autrement. Et pour cause, Larousse nous explique qu'en dehors de désigner l'action de braquer les roues d'une voiture, le substantif « braquage » est synonyme d' « attaque… à main armée ». Un braquage à main armée ne serait donc rien d'autre qu'une attaque à main armée… à main armée, en d'autres termes, un vilain pléonasme guère plus avouable qu'un assassinat prémédité ou une malversation financière.
Père Noël, sans vouloir te mettre mon pistolet sur la tempe, cette année, pense à moi !
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