Lu tout à l'heure : « Si le Case Cressonnière, quintuple tenant du titre, est fort logiquement à sa place en tête de cette poule des as, malgré une première sortie cahoteuse face à Lasours (23-21), l’AS Château-Morange […] » (clicanoo.re)
Il n'est pas un ouvrage consacré aux difficultés du français qui ne mette en garde contre la confusion entre les homonymes « chaos » et « cahot ». Sage précaution, le piège a mis K.-O. plus d'un usager de la langue.
Les deux mots n'ont pourtant rien en commun. Ni leur origine, ni leur sens. Issu du latin chaos, lui-même emprunté au grec khaos (« chaos originel, espace infini, ténèbres, gouffre »), « chaos » signifie « confusion, désordre grave ». Déverbal de cahoter, « cahot » désigne pour sa part « une secousse subie par un véhicule qui roule sur un terrain pierreux ou inégal » (Académie), une aspérité, un incident, une difficulté.
Les deux faux jumeaux ont naturellement donné vie aux adjectifs « chaotique » (« qui donne l'impression du chaos ») et « cahoteux » (« qui provoque des cahots »). Attention, « cahotique » n'existe pas ! En résumé, on parlera donc à bon droit d'un sentier, d'un chemin, d'un revêtement cahoteux ou d'une situation, d'une gestion ou d'un monde chaotique.
Mais quid d'un parcours, d'une carrière ou d'une existence, qui, à force d'encaisser les cahots de la vie, aurait tourné au chaos ? Avouez qu'il y a de quoi hésiter ! Vous ai-je déjà dit que la langue française est parsemée d'embuches ?
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