Personne n’est infaillible en français. Pas même la responsable numéro un de l’Education nationale à La Réunion, Chantal Manès-Bonnisseau. À la suite de l'agression d'un enseignant par une élève mardi au collège de Mille-Roches, à Saint-André, la rectrice d’académie a aussitôt réagi sous la forme d'un communiqué de presse dans lequel elle « condamne avec la plus grande fermeté cet acte isolé et assure l'enseignant, ainsi que l'ensemble de la communauté éducative de l'établissement, de son soutien plein et entier. » « Aucune menace ou agression, physique ou verbale, à leur encontre ne peut être tolérée », conclut-elle.
Face à de tels agissements, hélas ! de plus en plus fréquents dans nos établissements scolaires, le léger dérapage langagier sur lequel je m’apprête à pointer l’index risque de vous sembler bien futile et vous aurez entièrement raison de le penser. Il concerne la locution prépositive « à l’encontre de » qui a fait l’objet d’un précédent billet, pas plus tard que la semaine dernière.
Je ne vais donc pas m’étendre plus que de raison sur le sujet, simplement rappeler à toutes fins utiles que « à l'encontre de » (qui signifie « au contraire de », « en opposition à » mais surtout pas « contre », « au préjudice, au détriment de ») est un tour figé. Partant, il est impropre de dire ou d’écrire « à son encontre », « à mon encontre », etc.
Pour avoir dérapé sur le fond comme sur la forme, Chantal Manès-Bonnisseau écope donc d’un zéro pointé. Peut mieux faire. Doit se reprendre au prochain trimestre.
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