Forfait par-ci, forfait par-là, le mot n’a (hélas !) jamais été aussi présent dans les colonnes de la presse sportive. La faute à un Covid qui continue de faire des ravages dans les vestiaires, au grand dam des entraîneurs du monde entier, obligés de composer avec une main-d’œuvre soumise aux caprices du virus. Ce serait presque oublier que ce terme passé dans l’usage au sens - abusif - de « indisponible » n’a jamais officiellement trouvé sa place sur le terrain linguistique.
Ainsi, le tour « être forfait » n’est-il ni plus ni moins qu’une déformation impropre de l’expression - parfaitement correcte, elle - « déclarer forfait ». Cette dernière « puiserait ses origines dans l’univers hippique où le forfait selon le dictionnaire du début du XIXe siècle serait tout simplement d’origine anglaise et se définirait comme étant une amende ou indemnité versée après une rupture de contrat, relate le site Expressions françaises. En remontant bien plus dans l’histoire, il s’avère que dans l’ancien français, le forfait serait une amende ou une transgression d’un engagement. En ce cas, cette amende serait celle payée par le propriétaire d’un cheval pour le retirer de la course lorsqu’il est déjà engagé », poursuit-il.
Depuis lors, le mot a fait son chemin. De nos jours, « forfait » a pris le sens de « renoncement », d’ « abandon ». Il décrit donc une action et non un état, contrairement à ce que pourrait laisser croire la forme erronée « être forfait ». Une forme qu’il serait bon de bannir, bien que Larousse la mentionne dans son petit dictionnaire illustré, à défaut d'en parler dans sa version numérique. Reste à convaincre mes confrères journalistes de se débarrasser de leurs vieux réflexes de langage. Ce match-là, j'en sais quelque chose, est loin d’être gagné.
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