Je parcourais ce matin, sur un site local d’information, un article consacré au drame qui a endeuillé ces derniers jours le quartier de Montgaillard, à Saint-Denis. Y était notamment évoqué le sort des 300 personnes touchées par ce « tragique incident ». L’association de ces deux derniers mots, qui a tout de l'oxymore (union de deux termes en apparence contradictoires), a dû en faire sursauter plus d’un. Et à juste titre.
Souvent confondu avec son paronyme « accident » (événement fortuit et le plus souvent fâcheux qui altère ou stoppe le cours d'une action), un incident est en effet un événement secondaire, voire insignifiant, mais dont les conséquences « peuvent être graves », insiste le lexicologue Alain Rey dans son Dictionnaire historique de la langue française.
Peut-on pour autant qualifier de « gros », de « majeur », de « grave », voire de « tragique » l'incident lui-même ? Certainement pas. Et dans le cas qui nous occupe, il aurait été plus judicieux d'écrire : « Cet incident (en l'occurrence, l'incendie d'un matelas) aux conséquences tragiques ».
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