Lu il y a quelque temps : "Il y aura du foie gras pour tout le monde" pour les fêtes, a-t-il relevé, alors que la France est le premier pays au monde pour la production et la consommation de ce produit incontournable des repas festifs traditionnels de Noël et du jour de l'An." (Clicanoo)
Jour de l’an, Jour de l’An, jour de l’an ou bien, jour de l’An ? C’est bientôt les fêtes et comme chaque année, il y aura à boire et à manger sur la table de l’orthotypographie. Au menu, un mets qui divise autant que le choix du parfum de la bûche : l’emploi de la majuscule dans l’expression « j(J)our de l’a(A)n ».
Comme d’habitude, il existe pourtant une règle qui, logiquement, devrait mettre tout le monde d’accord. Comme d’habitude… Mais à l’instar de nombre de ses sœurs, ladite règle souffre de non-respect et d’une évidente confusion dans son interprétation.
Que dit-elle ? Que « les noms de fêtes s'écrivent avec une capitale initiale au nom caractéristique et à l’adjectif qui éventuellement le précède », explique le Lexique des règles typographiques en usage dans l’imprimerie nationale et partant, il prône la graphie « Jour de l’an ». L’Office québécois de la langue française ne dit pas autre chose, seuls les mots changent… et la conclusion qu'il en tire : « jour de l’An ».
Même règle donc, mais applications divergentes. Le Petit Robert et les quotidiens Le Parisien et Ouest-France ont choisi de mettre la majuscule à « Jour ». Le Figaro et le Grand Larousse illustré en ont affublé « An ». Le Monde, c’est assez rare pour l’écrire, semble ne pas avoir arrêté son choix. D’autres, comme l’Académie française ou les grammairiens Jean Girodet et Joseph Hanse, ont réglé par le vide cette question... capitale : ce sera tout en minuscules.
Une cacophonie qui laisse sans voix Jean-Pierre Colignon, grand maître en matière d’orthotypographie : « «le jour de l’an » ou « le jour de l’An » ou « le Jour de l’An », ou encore « le Jour de l’an » », se contente-t-il d’écrire, sans autre commentaire, dans son livre La majuscule, c’est capital. Nous voilà bien avancés.
La fête ne serait pas complète si la même anarchie ne régnait dans l’emploi des expressions « p(P)remier de l’a(A)n » et « n(N)ouvel a(A)n », qui ne comportent pas d’élément générique. « L’ensemble est considéré comme l’élément spécifique, d’où la nécessité des majuscules. Dans le cas de « Nouvel An », le nom « an » prend donc la majuscule, ainsi que l’adjectif nouvel parce qu’il est placé devant le nom. Dans le cas de « Premier de l’an », la règle veut que le nom « premier » prenne une majuscule et que son complément « de l’an » n’en prenne pas », argumente l’Office québécois de la langue française.
Malgré ces recommandations, l’usage est on ne peut plus flottant et ce serait croire au Père Noël que d’imaginer un prochain consensus. A propos, Père Noël ou père Noël ?
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