Lu un peu partout ce matin : « Elisabeth Borne est officiellement nommée première ministre par Emmanuel Macron. »
Notre nouveau Premier ministre est… une Première ministre, aurait dit Coluche. Elisabeth Borne a en effet succédé hier soir à Jean Castex devenant, 31 ans après la socialiste Edith Cresson, la deuxième femme à accéder à Matignon. Il va donc falloir s’habituer à entendre sur nos ondes et lire dans nos journaux « Madame la Première ministre » que les plus réfractaires à la féminisation des noms de fonctions continueront sans doute d’appeler Madame le Premier ministre. L’Académie française était de ceux-là avant de céder à la pression ambiante il y a trois ans, elle qui avait longtemps défendu, bec coincé et ongles non vernis, que « l'emploi du féminin dans La ministre, et dans Madame la Ministre, qui est apparu en 1997 », constituât « une faute d'accord résultant de la confusion de la personne et de la fonction. » Rien d'étonnant à cela de la part d'une institution qui compte dans ses rangs trente hommes pour... cinq femmes. Mais c'est bien connu, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
D’autres vont devoir se mettre au diapason. Dans l’édition en ligne de son dictionnaire, le très conservateur Littré s’obstine ainsi à faire de « ministre » un terme exclusivement masculin. Serait-il un tantinet borné ?
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