Ce matin, c’est un bien curieux attelage qui a attiré mon attention. Et éveillé en moi la question suivante : un danger n’est-il pas toujours potentiel ? Un coup d’œil en direction des dictionnaires usuels me laisse à penser que c'est le cas. Un danger, écrit ainsi Larousse, est « ce qui constitue une menace, un risque pour quelqu’un, quelque chose ». En résumé, un péril potentiel.
Donc, nul besoin d’en faire trop et d’affubler ce danger-là d’un adjectif dont il se serait bien passé. Force est pourtant de constater que ce vilain pléonasme est devenu un réflexe langagier bien installé dans l’usage courant, au même titre que ces dépenses inutilement qualifiées de somptuaires, ces lurons forcément joyeux, ces briscards que l’on dit vieux, ces cadeaux offerts ou ces perspectives d’avenir qui polluent les colonnes des revues économiques.
Les sorties de route n'épargnent pas les meilleurs titres :
- « Ce chantier nautique, avec des risques et dangers potentiels, n'est pas prévu pour y habiter. » (Ouest-France) «
- « … conviendrait mieux à un texte soulignant les dangers potentiels des infections graves par le Covid-19 qu'à une alerte sur la vaccination par ARNm. (Libération)
- « Le documentaire se focalise dès lors sur les dangers potentiels des fichiers génétiques dans une seconde partie plus convenue. (Le Monde)
- « De l'utilité aux dangers potentiels, il y a largement de quoi dresser un tableau façon « ange ou démon » d'un outil qui, en l'espace de quinze ans, (…) (L’Obs)
Sauve qui peut… potentiellement !
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