jeudi 21 juillet 2022

Investir, l'envahissement permanent

Lu il y a quelques jours : « Et samedi, l'opération de nettoyage collectif, baptisée Ménage ton canal, avait aussi investi un lieu de baignade éphémère en plein centre du canal… » (Clicanoo.re)

Faudra-t-il faire le siège des rédactions de France et de Navarre pour redonner au verbe « investir » le sens qui lui est dû, celui que défendent corps et âme les linguistes mais que bafouent sans vergogne les médias ? 
Sans aller jusque-là, je me contenterai de rappeler qu’au sens propre, lorsque des policiers investissent une maison, ils l’entourent, l’encerclent, l’assiègent, mais n’y pénètrent pas et ne l’envahissent pas davantage. 
Alignés en rangs de bataille derrière l’Académie, nombre d’éminents défenseurs de la langue française continuent de mener le combat contre l’emploi abusif dudit verbe. Toujours prompts à pactiser avec l'ennemi, en l'occurrence l’usage, Robert et Larousse ont cependant déjà rendu les armes. Nos Dupond et Dupont ont accueilli l’acception décriée, le second se réfugiant sous l'habituel parapluie : « emploi critiqué mais courant ». 
Courage, fuyons !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Le jour et la nuit

Vacant à d'autres occupations, je n'ai pas eu le temps de réagir à chaud à un événement qui a beaucoup fait jaser, comme disent nos ...