Lu ce matin chez nos cousins mauriciens : « Logiquement, MEL ne pourra plus utiliser cette même astuce pour le tronçon Réduit–Côte-d’Or et devra impérativement avoir recours à un appel d’offres. (L’Express de Maurice)
D’abord, pour commencer, une question : horreur du vide ou peur du bide ? Quelle force irrépressible peut bien pousser les usagers de la langue que nous sommes à en dire toujours plus qu’il n’en faut ? Inutiles répétitions de mots ou de locutions ayant le même sens, les pléonasmes sont au jour d’aujourd’hui sur toutes les lèvres, sous toutes les plumes. Il est impossible de dénombrer le nombre de ces associations mal fagotées. Environ une centaine, un millier, que dis-je, des dizaines de milliers ? Du gai luron aux dépenses somptuaires, en passant par le fétu de paille, le vieux briscard, le magret de canard, le noyau dur, la bourrasque de vent, le cadeau offert, l’arrêt complet, l’autorisation préalable, l’inauguration officielle, le bip sonore, les bases fondamentales, les besoins nécessaires, l’estocade finale, le budget prévisionnel…
À longueur de journées, nous nous contentons seulement, nous pouvons potentiellement, nous nous entraidons mutuellement, nous achevons complètement, nous divulguons publiquement ou, comme dans l’extrait tiré de l’article de L’Express de Maurice, nous devons obligatoirement. Je pourrais ainsi prolonger à l’infini cette longue litanie d’exemples, mais ce n’est pas mon but final. Je suis sûr et certain que vous me direz qu’il s’agit là d’un petit détail, voire même que je suis un petit peu tatillon et que de nos jours, parler un français le plus parfait possible n’est pas la priorité première de nos congénères gaulois.
Enfin, pour finir, je terminerai en vous disant que ce texte n’a absolument aucun interêt, mais vraiment pas le moindre, si ce n’est celui de comporter une jolie brochette de ces pléonasmes qui hélas ! me semblent avoir un bel avenir devant eux. Allez, je me permets d’en ajouter un ou deux de plus, comme par exemple celui qui suit. Il y en a très exactement 42. Dénichez-les ! Et exterminez-les bien vite jusqu’au dernier !
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