Lu hier : « Il est 6 heures du matin lorsque les douanes contrôlent Yann B. qui arrive fraîchement de Paris. Il répond à la question rhétorique des douaniers qu'il n'a rien à déclarer. » (Zinfos974)
D’usage, habituelle, coutumière, traditionnelle, récurrente, à la rigueur théorique, OK… mais rhétorique ? Ce matin, je n’ai pas eu recours aux chiens renifleurs pour réussir mon coup de filet quotidien. Direction Googueule, Zinfos974, premier article, première ligne (blanche) et première « cokille » : du pain bénit, vous l’avouerez, pour le pêcheur (pécheur moi-même parfois) de perles que je suis.
J’aimerais, je vous l’assure, pouvoir dédouaner mon confrère de Zinfos974. Hélas ! j’ai beau retourner la phrase dans tous les sens, le sien de sens échappe aux mailles de mon entendement. Je n’irai pas jusqu’à dire, comme le fit André Gide dans son célèbre Journal, que « de part en part il n'y a que rhétorique et bluff dans cet homme-là » mais tout de même… Quelque chose me dit que ça sent à plein nez le journaliste qui, à vouloir trop en faire, s’est pris les pieds (de cannabis) dans l’herbe interdite.
Car tenter d’établir une frontière commune entre l’adjectif « rhétorique » et l’aisance oratoire de nos sympathiques douaniers est à tout le moins hallucinant. Les deux n’ont en effet rien à voir (entre eux), circulez ! Emprunté au latin rhetorica, repris au grec rhêtorikos, « rhétorique » qualifie ce qui est relatif à l’art du bien-dire, de l’éloquence, de persuasion par la parole. On parlera de puissance rhétorique, de procédés rhétoriques, d’ornements rhétoriques mais en aucun cas, des performances rhétoriques de la douane française.
Mon exposé vous a-t-il convaincu ? Je l’espère, car sur le sujet, je n’ai plus rien à déclarer.
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