mardi 11 octobre 2022

Y a de l'abus !

Lu hier : « Cet excès de colère mérite des explications que nous n'avons pas aujourd'hui. » (Zinfos974)

Il va de soi que l'excès figurant dans la phrase ci-dessus est de trop. Un simple « accès » aurait suffi à ce subit emportement qui, comme le dit l'article, mérite sans doute quelque explication. La colère des autres n'a donc pas été bonne conseillère pour mon confrère de Zinfos974 dont la bévue, je l'espère, n'aura éveillé que son seul courroux. Qu'il se console : il n'est qu'une victime de plus de la confusion existant entre deux substantifs aux frontières phonétiques et sémantiques limitrophes. 
Issu du latin excessus (ce qui dépasse la normale), « excès » définit « ce qui vient en surplus, ce qui dépasse une mesure moyenne, une limite fixée ou ordinairement admise, la mesure permise ou tolérée », nous dit l'Académie, et au pluriel, un dérèglement de conduite, des abus ou sévices en tout genre. Rien de bien bon, en somme.
Né lui aussi d'une graine latine, en l'occurrence du nom accessus (arrivée, accès de maladie), « accès » traduit, entre autres choses, une manifestation brusque mais de courte durée d'un état affectif ou psychologique, une crise, une poussée, une flambée. Aussi parlera-t-on d'excès de pouvoir, de zèle, de vitesse ou, dans le cas présent, de précipitation d'un rédacteur pris par le temps, mais d'un accès de colère, de fièvre, de toux, de folie ou d'enthousiasme, de loin le moins dangereux d'entre tous. 
Pour terminer, une petite réflexion : si la démesure en tout est un défaut, n'est-ce pas faire le plus grand des excès que de n'y avoir jamais accès ? Le tout est de ne pas en abuser. 

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