Abondance de biens nuit parfois. Elle peut en tout cas engendrer une certaine confusion dans une langue française qui ne manque pas d'air, d'aire, d'ère (période historique), d'erre (vitesse résiduelle d'un navire sur lequel n'agit plus le propulseur ou forme verbale d' « errer »), d'airent (forme verbal d' « airer », faire son nid), d'ers (variété de lentilles), de hère (faon mâle ou homme sans mérite, sans considération, sans fortune), de haire (chemise rugueuse faite de crin ou de poil de chèvre) ou simplement de « r » (18e lettre et 14e consonne de l'alphabet), selon les contextes. Pas moins d'une dizaine d'homophones qui, loin de polluer notre vocabulaire, en traduisent au contraire l'incomparable richesse. Encore faut-il ne pas les confondre.
De tous, « air » est celui qui occupe le plus d'espace dans l'usage courant. Nous le respirons chaque jour. Il nous arrive aussi d'en prendre pour sortir, d'en donner pour isoler ou d'en changer pour satisfaire nos envies d'ailleurs ou nos besoins de bouffées d'oxygène. Dans un tout autre registre, il est le synonyme d' « allure », « apparence », « aspect » de « façon », « manière » ou « mine » et l'air de rien, ça fait beaucoup pour un seul mot.
Le problème, c'est qu'il suffit de lui ajouter un « e » final pour qu'il change à la fois de sens et de sexe. Une aire, nous dit Larousse, est, pêle-mêle :
— une surface plane, aménagée au sol, pour le battage ou le dépiquage non mécanisés des céréales.
— un domaine où s'étendent l'action, l'influence d'une personne, d'une collectivité, les effets d'un phénomène (aire culturelle).
— un terre-plein aménagé en bordure d'autoroute à des fins diverses (repos, service, ravitaillement);
— une surface occupée par une espèce animale ou végétale;
— un sol préparé, avec ou sans revêtement (géométrie);
— une mesure d'une surface;
— un espace situé entre les cercles d'une futaille;
et enfin, une surface de terrain, une partie d'un local réservée à une activité précise, à l'instar de cette aire (et pas cet air) de jeux inclusifs dont il est question dans l'extrait d'article cité en introduction.
Moralité : méfions-nous des airs de famille. Ils n'ont pas leur pareil pour nous mettre la tête sens dessus dessous.
De tous, « air » est celui qui occupe le plus d'espace dans l'usage courant. Nous le respirons chaque jour. Il nous arrive aussi d'en prendre pour sortir, d'en donner pour isoler ou d'en changer pour satisfaire nos envies d'ailleurs ou nos besoins de bouffées d'oxygène. Dans un tout autre registre, il est le synonyme d' « allure », « apparence », « aspect » de « façon », « manière » ou « mine » et l'air de rien, ça fait beaucoup pour un seul mot.
Le problème, c'est qu'il suffit de lui ajouter un « e » final pour qu'il change à la fois de sens et de sexe. Une aire, nous dit Larousse, est, pêle-mêle :
— une surface plane, aménagée au sol, pour le battage ou le dépiquage non mécanisés des céréales.
— un domaine où s'étendent l'action, l'influence d'une personne, d'une collectivité, les effets d'un phénomène (aire culturelle).
— un terre-plein aménagé en bordure d'autoroute à des fins diverses (repos, service, ravitaillement);
— une surface occupée par une espèce animale ou végétale;
— un sol préparé, avec ou sans revêtement (géométrie);
— une mesure d'une surface;
— un espace situé entre les cercles d'une futaille;
et enfin, une surface de terrain, une partie d'un local réservée à une activité précise, à l'instar de cette aire (et pas cet air) de jeux inclusifs dont il est question dans l'extrait d'article cité en introduction.
Moralité : méfions-nous des airs de famille. Ils n'ont pas leur pareil pour nous mettre la tête sens dessus dessous.
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