lundi 21 novembre 2022

Comme vous y allez !

Lu ce matin : « Pour lui, il en va de la sécurité des patients. » (Imaz Press Réunion) 

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : phonétiquement voisines, les locutions  « il y va de » et « il en va de » sont trop souvent confondues, la seconde ayant pris la fâcheuse habitude de s'inviter sur les plates-bandes de la première. Comme vous y allez, me direz-vous ! Pas du tout, et j'en veux pour preuve ces quelques exemples saisis ces dernières heures au hasard de la presse numérique : 
— « À entendre l'un des porteurs de ce projet, impulsé par nos voisins français dès 2006, il en va de la survie de la profession. » (La Libre Belgique)
— « Il en va de notre Civilisation, de notre Histoire. » (L'Obs)
— « Il en va de l'économie générale du pays et plus particulièrement de l'agriculture qui vit de la terre, de l'eau et du soleil qui l'alimentent. » (Centre Presse Aveyron)
Elles ont beau se ressembler, ces deux expressions ne sont pas interchangeables. Tant s'en faut. Fréquemment utilisée dans un contexte d'extrême gravité, « il y va de » signifie « c'est cela qui est en jeu ». Il y va de l'intérêt général, de la survie d'une entreprise, de la bonne ambiance au sein d'une équipe, de votre pouvoir d'achat… 
En revanche, « il en va de » équivaut à « il en est de ». Elle exprime une comparaison. C'est pourquoi « de » est en général suivi de « même », précédé par « ainsi » ou remplacé par « autrement ». Exemple : « Sa gentillesse est notoire. Il en va de même de son sens du sacrifice. » Ou encore : « Son talent est unanimement reconnu. Il en va autrement de sa faculté à se dépasser. »
Vous avez saisi la nuance ? Je l'espère, il y va du bon usage de la langue française.

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