« La bande à Deschamps » (Ouest-France) contre « la bande à Southgate » (Onze Mondial), « la bande à Cristiano Ronaldo » (L'Alsace) contre « la bande à Walid Regragui » (Maxifoot)… À l'instar de ses prédécesseurs, le Mondial qatarien a relancé la guerre des bandes. C'est à croire que tous les médias francophones se sont donné le mot. Tous, exception faite bien sûr de notre irréductible Quotidien « péi » qui, cramponné à sa décision de boycotter l'événement, continue de faire… bande à part.
Paradoxalement, la tendance va à contre-courant des règles grammaticales actuelles. Sauf quand elle sert à renforcer un adjectif possessif (« Notre devoir à nous, c'est de protéger nos populations. »), la préposition « à » est en effet passée de mode pour exprimer l’appartenance, au profit de sa consœur « de » (la mère de Paul, les enfants de mon cousin, etc.). De nos jours, elle ne survivrait guère que dans certains tours figés (fils à papa, barbe à papa, bête à bon Dieu, chien-chien à sa mémère, la faute à Voltaire…) si, par analogie avec la célèbre bande à Bonnot, la presse n'avait redonné une seconde vie à l'expression « bande à » qui, bien qu'impropre, continue de faire l'objet d'une prolifération anarchique dans l'usage courant. L'Amérique de l'après-guerre nous avait offert la bande à Picsou, le dernier quart du XXe siècle fut tristement marqué par la bande à Baader et la France d'aujourd'hui vit au rythme des rafales 49.3 de la bande à Macron. 2022 sera-t-elle l'année de la bande à Dédé ?
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