mardi 7 février 2023

Achalandé, le mauvais client

Lu il y a trois jours : « Croisiéristes : un samedi bien achalandé pour les commerçants de Fort-de-France » (Outre-mer la 1ère)

Même quand il est fautif et Dieu sait qu’il l’est souvent, l’usage n’a pas son pareil pour nous vendre tout et n’importe quoi. Une absurde dérive de sens amorcée à la fin du XIXe siècle a ainsi fait de l’adjectif « achalandé », « qui attire de nombreux clients », un synonyme de « bien approvisionné en marchandises », acception aujourd’hui omniprésente dans le langage courant et constatée par le duo Larousse-Robert (avec les mentions « emploi critiqué, abusif »), toujours à l’affût de la bonne affaire. 

Hermétiques aux effets de mode, l’Académie et la majorité des spécialistes de la langue française continuent de se dresser contre cette tendance que Grevisse qualifie pourtant d’ « irréversible ». Respectueux de l’étymologie, les puristes se cramponnent au fait que, formé à partir du substantif « chaland » (client), lui-même issu du verbe « chaloir » (s’intéresser à), « achalandé » ne peut se référer à autre chose que la clientèle d’un commerce. Je ne peux que leur apporter mon modeste soutien et rester sourd aux arguments spécieux de certains petits malins qui estiment qu’un magasin en vogue est forcément un magasin qui regorge de produits. Et vous, de quel côté de l'étal vous situeriez-vous ?

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