S'il n'a pas son pareil pour planter son stylo là où ça fait mal, Jacques Tillier n'est pas réputé pour sa virtuosité plume en main. C'est peu de l'écrire et son édito de samedi dernier en est hélas (!) la parfaite illustration. Ramassis d'anacoluthes, de pléonasmes, d'entorses à la bonne syntaxe, d'aberrations typographiques et de fautes de grammaire en pagaille, la prose du patron du Journal de l'île est une inépuisable mine d'or pour qui, comme moi, confesse un malin plaisir à pointer les dérapages orthographiques de ses anciens confrères.
Entre ce magnifique « pas prêt d'être fini », ce « représentant de la communauté commorienne portoise » embauché au lycée Jean-Hinglo ou ce « magistrat », « magistrat de son état » (non, sans blague ?), qui « mouline au tribunal administratif », on ne sait que choisir. J'ai finalement jeté mon dévolu sur ce fameux courrier (qui a fait couler beaucoup d'encre, par ailleurs) « intimidant » aux commerçants dionysiens « l'ordre de fermer boutique ». Habile jeu de mots, banale étourderie ou lapsus révélateur ? Va savoir ! N'est-ce pas Napoléon qui a dit qu' « intimer un ordre c'est intimider un regard » ?
À sa décharge, actuellement hors de l'île, l'ami Tillier n'avait sans doute pas toute sa tête au moment de rendre sa copie hebdomadaire. Il avoue d'ailleurs l'avoir pondue « entre deux rendez-vous » visant à « consolider l'avenir » de son journal préféré. Faute avouée est donc à demi pardonnée. Reste à espérer que le « Petit Caporal » du Chaudron n'aura pas déployé tant d'efforts pour rien. Dans le cas contraire, c'est le JIR qui pourrait se voir obligé de fermer boutique.
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