Point de mauvais point à infliger aujourd'hui. Je vieillis. Point de mauvais point, mais au contraire, un grand grand bravo à clicanoo.re. D'ordinaire pas trop à l'aise avec le bon usage linguistique cher à Grevisse, le site du Journal de l'île n'est pas tombé dans le redoutable piège qui se présentait sur sa route : le très singulier pluriel du nom « ayant droit ». D'autres, et non des moindres, s'y sont pourtant pris les pieds :
- ... en direction des plus précaires, ceux qui sont ayant droits sociaux, qui ont droit aux chèques-vacances et aux chèques énergie ». (Le Parisien)
- Son leitmotiv : défendre les intérêts d'anciens collègues ou ayant droits croyant à la justice pour faire payer Charbonnages de France ou… » (Le Républicain lorrain)
- « (...) "tient par ces modalités à ce que les victimes et leurs ayants-droits soient pleinement associés à la dernière étape de cette procédure… " » (Le Figaro)
Il faut avouer qu'« ayant droit » (tout comme « ayant cause ») est un drôle de client. Déjà dépourvu du trait d'union reliant traditionnellement les éléments d'un mot composé, le bougre possède un pluriel qui ne repose sur aucun principe grammatical actuel. Sa construction remonte en effet à une époque (bénie ?) où le participe présent pouvait varier, en genre et en nombre. Le jargon juridique a perpétué cet héritage, ce qui explique aujourd'hui la présence incongrue d'un « s » final à « ayant » dans sa forme plurielle. Et ne me demandez surtout pas de quel droit !
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