Les lettres muettes, ça vous parle ? Le drame avec ces demoiselles, c'est que, par définition, elles ne nous disent rien. À l'oral… s'entend. Car à l'écrit, elles sont la plupart du temps chargées d'une signification précise et il peut être fâcheux de les oublier. Ou d'en ajouter là où il n'en faut pas. Riz ou ris ? Différent ou différend ? Dessin ou dessein ? On ne compte plus les confusions causées par ces homophones qui avancent visage masqué. Tenez, prenez les noms « parti » et « partie », très présents dans nombre d'expressions usuelles. Doit-on écrire « prendre parti » ou « prendre partie » ? « Prendre à parti » ou « prendre à partie » ? Nous nous sommes tous un jour posé la question.
Sachez donc que dans « tirer parti de » (exploiter, utiliser), le nom masculin « parti » désigne le bénéfice, le profit, l'avantage. Dans « prendre parti » (choisir, opter), il a le sens de « position », « attitude nette », et il équivaut à « décision », « jugement », « opinion préconçue » dans « parti pris ». En revanche, dans « prendre à partie » et « être juge et partie », nous avons cette fois affaire au substantif féminin « partie » au sens juridique de « personne impliquée dans un procès », « adversaire ».
J'espère que ce modeste post vous aidera à ne plus vous en remettre à la seule bienveillance du hasard. Et si ce n'est pas le cas, j'essaierai d'en prendre mon parti.
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