mardi 6 juin 2023

Gardons nos distances !

Lu cette semaine : « Sur la forme, Padayachy a gardé son ton pédant et théâtral, mettant de la distanciation sociale entre les mots, gesticulant de façon maniérée version Drag Queen, remplissant l'espace avec des grands mots. » (zinfosmoris)

Avec le spectaculaire recul du coronavirus et la disparition des mesures sanitaires, l’expression « distanciation sociale », calque de l’anglais social distancing, s’est enfin éloignée de notre vocabulaire quotidien. Et ce n’est pas moi qui m’en plaindrai, tant je l'ai toujours trouvée aussi absurde sur la forme qu'indispensable sur le fond. Lors de son irruption dans nos mœurs langagières, de nombreux linguistes étaient d'ailleurs montés au créneau pour fustiger cet assemblage à tout le moins bancal, lui préférant les locutions « distance physique » ou « distance de sécurité ». 
Le concept de « distanciation sociale » n’est pourtant pas nouveau. Il est apparu au milieu des années 1960 dans certains ouvrages de sociologie pour décrire le refus de se mêler à d’autres classes sociales. Mais, vous l'avouerez, entre cette distanciation-là et celle qui nous a été imposée durant de nombreux mois, il y a comme un sacré fossé sémantique.  
Il n'en demeure pas moins que du masque ffp2 à la plume de nos chers dictionnaires, il n'y avait qu'un pas que ces derniers n'hésitèrent pas à franchir. Dès 2020, dans un élan viral commun, Larousse et Robert accueillirent ladite expression en même temps que les termes « déconfinement », « geste barrière », « patient zéro », « cluster » ou « téléconsultation », autant de traces écrites d'une fichue maladie avec laquelle nous espérons avoir définitivement pris nos distances. 

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