mercredi 7 juin 2023

De gré agrès

Lu il y a deux jours : « La gymnaste réunionnaise est montée sur la première marche du podium à la poutre, son agrès de prédilection. » (Outre-mer la 1ère)

Vous connaissez mon aversion pour ces noms qui, au prix d’une acrobatie arithmétique qui m’échappe, sont exclusivement employés au pluriel. On en dénombre une cinquantaine affublés de cette singularité (errements, funérailles, archives, armoiries…). Issu du scandinave greida (équiper), « agrès » est de ceux-là. Les ouvrages consacrés aux difficultés de la langue française ne manquent jamais une occasion de le rappeler. Sous ce vocable générique, se cachent, entre autres acceptions, poutre, cheval d’arçons, anneaux, barres parallèles et asymétriques, autrement dit, l’attirail complet du parfait ou de la parfaite gymnaste. 

Jamais à une pirouette près, Larousse est le seul à avoir osé vêtir le terme « agrès » du plus simple appareil, suivant ainsi l’usage en vigueur dans le jargon gymnique avec, comme de bien entendu,  l’agré…ment des médias. 

  • « ... l'Équipe de France féminine, remportant au tout récent Championnat d'Europe une médaille de bronze au saut, son agrès de prédilection. » (Le Progrès)
  • « Pour s'attaquer à son agrès, la jeune femme utilise d'ailleurs des gants de combat. » (L’Union)
  • « Le fait que le ballon captif en vol soit utilisé comme un agrès ne retire pas sa qualité d'aéronef […] » (Ouest-France)

Inutile de vous dire qu’une telle souplesse d’esprit n’est pas pour me déplaire. 

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