jeudi 8 juin 2023

Ces mythiques qui piquent les yeux

Lu il y a cinq jours : « Le 24 mai, trois Réunionnais ont débuté un pèlerinage. Ils souhaitaient visiter les temples de l’île. Leurs objectifs : démystifier la culture hindoue et faire passer un message. Au bout de 10 jours, les trois hommes ont enfin terminé leur périple. » (
linfo.re)

Les linguistes le martèlent à l’envi : « démystifier » signifie « détromper la victime d’une mystification, d’une tromperie » et non « réduire à sa réalité une chose ou une personne élevée au rang de mythe », attitude qui relève de la démythification. On démystifie un « peuple abusé » (Académie), des « actionnaires trompés » (Larousse), mais on démythifie un héros, une œuvre, l’image du père, la parole des hommes politiques… Si, si.
La distinction est loin d’être claire dans l’esprit de l’usager de la langue, sans doute… trompé par la proximité phonétique des deux mots. Elle l’est d’autant moins qu’aujourd’hui « démystifier » a éclipsé « démythifier » au sens d’ « ôter le caractère mythique », y compris dans les médias. Témoin, ces quelques exemples fautifs parmi de nombreux autres :  
— « Cette émission propose de démystifier la science du quotidien, les secrets du monde animal et les petits faits étonnants de la nature. » (TV5 Monde)
— « Le professeur Fabrizio n'a pas son pareil pour démystifier un milieu parfois opaque. » (La Dernière Heure)
Un petit coup de bombe antimythe(s) ne ferait peut-être pas de mal dans certaines rédactions !

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