« Haut-fond » et « bas-fond » : voilà bien deux écueils de la langue sur lesquels il n'est pas rare de s'échouer ! Au fond, rien de plus normal puisque, contrairement à ce que pourraient laisser croire les apparences, leurs sens se ressemblent parfois comme deux gouttes d'eau.
Un haut-fond, nous dit l'Académie, est une « élévation du fond sous-marin, ou du fond d’une rivière, qui réduit dangereusement la profondeur d’eau navigable ». Un bas-fond, quant à lui, est un « endroit de la mer ou d’un cours d’eau où la profondeur de l’eau est faible et où la sonde rencontre promptement le fond » et « en ce sens », il est « synonyme de haut-fond ». Moralité : peu importe que le fond sur lequel vous vous échouerez soit haut ou bas. Le résultat sera le même : vous vous retrouverez le bec dans l'eau.
L'histoire serait presque simple si « bas-fond » ne possédait une deuxième définition qui vient bizarrement contredire la première. Toujours selon l'Académie, ledit terme désigne également une « élévation du fond de la mer qui laisse suffisamment de profondeur pour permettre la navigation et ne découvre jamais ». Dans ce cas, donc, plus question d'échouage ou d'échouement.
Comment s'étonner, dès lors, que l'usage soit si flottant ?
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