dimanche 22 octobre 2023

Et si au fond, c'était tout le contraire ?

Lu il y a deux jours : « "Du coup, on aura toute cette zone pour la pêche. De bons petits spots, des cuvettes, des hauts-fonds…" » (Outre-mer la 1ère)

« Haut-fond » et « bas-fond » : voilà bien deux écueils de la langue sur lesquels il n'est pas rare de s'échouer ! Au fond, rien de plus normal puisque, contrairement à ce que pourraient laisser croire les apparences, leurs sens se ressemblent parfois comme deux gouttes d'eau. 
Un haut-fond, nous dit l'Académie, est en effet une » élévation du fond sous-marin, ou du fond d’une rivière, qui réduit dangereusement la profondeur d’eau navigable ». Un bas-fond, quant à lui, est un « endroit de la mer ou d’un cours d’eau où la profondeur de l’eau est faible et où la sonde rencontre promptement le fond » et « en ce sens », il est « synonyme de haut-fond ». Moralité : peu importe que vous vous échouiez sur un bas-fond ou sur un haut-fond. Le résultat sera le même : vous vous retrouverez le bec dans l'eau.
L'histoire serait presque simple si « bas-fond » ne possédait une deuxième définition qui vient bizarrement contredire la première. Toujours selon l'Académie, ledit terme désigne également une « élévation du fond de la mer qui laisse suffisamment de profondeur pour permettre la navigation et ne découvre jamais ». Dans ce cas, donc, plus question d'échouage ou d'échouement.
Comment s'étonner, dès lors, que l'usage soit si flottant ?  

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