Lu voici quelques jours : « Netflix est le seul acteur avec des comptes à l'équilibre, mais avec une grosse dette à rembourser. » (clicanoo.re)
Entendre ou lire que le bourse de Zurich, le CAC 40 ou le budget des Jeux olympiques de Paris sont à l'équilibre est devenu… monnaie courante. L'expression s'est même étendue au jargon sportif où l'on n'hésite plus aujourd'hui à parler d'une équipe à l'équilibre lorsqu'elle compte autant de victoires que de défaites.
Si la locution s'est installée dans nos mœurs langagières, elle peine à trouver grâce auprès des ouvrages de référence. Ces derniers semblent manifester une certaine gêne à son égard, lui préférant sa cousine « en équilibre », sans doute mieux formée à leurs yeux. « Être, mettre en équilibre », « tenir en équilibre », une « pile de livres en équilibre », « marcher en équilibre sur une poutre », écrit ainsi Robert. « Cela est en équilibre », propose Littré quand l'Académie s'en tient à « présenter des comptes en équilibre ».
Éternel funambule du bien-parler, Larousse est le seul du lot à oser s'aventurer en terrain instable. « Il est aussi noble de tendre à l'équilibre qu'à la perfection », cite-t-il en effet dans sa version numérique, renforçant ainsi l'avis de ceux qui estiment qu'à l'instar d' « en baisse » et « à la baisse », « en équilibre » traduirait un état alors qu' « à l'équilibre » exprimerait une tendance, une évolution, et ne devrait donc s'employer qu'avec des verbes tels que « tendre, mener, conduire, etc. ».
Exemples :
– La Bourse de Paris est en équilibre (elle a atteint son point d'équilibre).
Exemples :
– La Bourse de Paris est en équilibre (elle a atteint son point d'équilibre).
– La Bourse de Paris tend à l'équilibre (elle n'a pas encore atteint l'équilibre mais s'en rapproche).
L'explication a beau relever d'un indéniable bon sens, elle ne fait pas l'unanimité chez les spécialistes de la langue. Quant à l'usage courant, force est de constater... qu'il s'en balance.
L'explication a beau relever d'un indéniable bon sens, elle ne fait pas l'unanimité chez les spécialistes de la langue. Quant à l'usage courant, force est de constater... qu'il s'en balance.
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