Dans la société de l’ultra-communication qui est la nôtre où à peu près tout et n’importe quoi circule sur la Toile, y compris des blogs tels que le mien (quelle misère !), il est de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux. Au point que la célèbre pensée de Blaise Pascal « Le vrai se conclut souvent du faux » n’a jamais été autant d’actualité.
Tout cela pour vous parler des expressions « s’avérer faux » et « s’avérer vrai » que d’aucuns qualifient de non-sens pour la première, d’affreux pléonasme pour la seconde.
Il faut bien l’avouer, les apparences plaident en faveur des esprits chagrins. « Issu du latin verus (« vrai »), « avérer » ne signifie-t-il pas à l’origine « se faire connaître pour vrai » ? Partant, il semble absurde de lui accoler les adjectifs « vrai » et « faux », voire « exact » ou encore « inexact ». Adolphe Thomas juge « cocasses » et « indéfendables » de telles tournures. En des termes différents, l’Académie française et Jean Girodet lui emboîtent le pas dans leur quête de vérité... vraie.
D’autres linguistes se veulent moins à cheval sur les principes, estimant que sous sa forme pronominale, « avérer » a pris au fil du temps le sens de « se révéler », « se confirmer », « paraître », « se montrer », « apparaître », des acceptions accréditées par les dictionnaires usuels. Pour Joseph Hanse, il n’y a donc « plus rien d’anormal à dire ‘’s’avérer vrai’’ ou ‘’s’avérer faux’’ ».
Bien que l’argument soit à tout le moins recevable, je vous inviterais toutefois à éviter l’emploi de ces expressions ambiguës et sujettes à critiques. Plutôt que de se prendre l’obstacle de plein fouet, mieux vaut encore le contourner. Pas vrai ?
Remarque : il est inutile de faire suivre du verbe « être » les verbes « s’avérer » et « se révéler ». On dira : « Nos dépenses se sont révélées (ou avérées) plus importantes que prévu » et non « Nos dépenses se sont révélées (ou avérées) être plus importantes que prévu ».
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