samedi 12 février 2022

C'est l'« affrète » au voyage

Lu hier : « La société Bolloré Logistique Réunion a affrété pour le compte de la Croix-Rouge, un Boeing 777-300ER pour transporter 37 tonnes de fret humanitaire. » (Imaz Press Réunion)

Petit test. Allez sur « Googueule », tapez « affréter » et comparez le nombre d’occurrences générées avec celui que vous obtenez quand vous tapotez « fréter ». Le rapport penche largement en faveur du premier nommé : 187 000 propositions contre 48 900, soit du un pour quatre, les All Blacks contre les Samoa en rugby. Cette disproportion est d’autant plus étonnante que l’un ne va pas sans l’autre. Dès qu’une société, une association, un particulier, votre voisin — c’est plus rare » — affrète un avion, il existe toujours à l’autre bout de la ligne une compagnie aérienne pour « fréter » ledit appareil. 

Souvent confondus, parfois employés l’un pour l’autre sous l’œil complaisant des dictionnaires usuels , ces deux paronymes ne sont pourtant pas synonymes. « Affréter » (avec un accent aigu) signifie prendre un navire ou un avion en location pour un transport alors que « fréter » veut dire « donner en location », « fournir un véhicule quelconque par le biais d’une location ». Dans l’extrait d’article cité en introduction, il faut comprendre que la société Bolloré (le client) a affrété l’avion que la compagnie aérienne (le loueur) a frété à son intention. 
Mon confrère d’Imaz Press n’a donc commis aucun détournement de sens, et je l’en félicite, une façon pour moi de boucler ce petit vol linguistique par un atterrissage tout en douceur. En douceur ? J’en connais qui vont dire que je vieillis. 

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