Je ne vais pas vous mentir. En découvrant le sujet du jour, je voyais déjà grosse comme un bloc Accropode la sortie de route orthographique à venir. Je ne m’étais pas trompé : un seul article consulté me suffit pour constater que j’avais tapé en plein dans le mille.
Contrairement à ce que pourrait laisser croire une logique qui n’eût a priori rien d’absurde, l’adjectif « plénier », qui ne s’emploie plus guère aujourd’hui qu’au féminin, s’écrit avec le « é » de « plénitude » et non avec le « ei » de « plein ».
Et pourtant, un retour aux sources nous indique que « plénier » est issu du latin plenarius (complet), dérivé de plenus, lui-même ancêtre de… plein. Le mot (…) est d’abord attesté au sens de « complet, plein, parfait » dans La Chanson de Roland à propos de coups, de batailles terribles, relate Alain Rey, dans son Dictionnaire historique de la langue française. On le retrouve dès le XIIe siècle dans l’expression « cour plénière », assemblée à laquelle le roi conviait tous les grands du royaume.
L’emploi s’élargira ensuite pour qualifier une réunion, une séance ou une assemblée requérant la présence de tous ses membres, ce qui fut le cas aujourd'hui, à la Région, lors d'un énième grand débat sur la nouvelle route du littoral. Compte tenu des enjeux et des divergences, on imagine que les discussions ont été longues et tendues. Nous mettrons donc l’erreur de mon confrère d’Imaz Press Réunion sur le compte d’un trop-plein de fatigue qui lui vaudra notre indulgence pleine et entière.
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