vendredi 11 mars 2022

Le revers de la médaille

Lu hier : « Les Chinois ont gagné quatre breloques de plus hier » (Le Quotidien/AFP)

Les médailles olympiques auraient-elles perdu toute valeur ? Le cours de l’or serait-il en chute libre dans les milieux sportifs ? Chaque jour, je me réjouis de lire que nos Bleus « hivernaux » se parent des plus beaux métaux aux Jeux paralympiques de Pékin. Mais chaque jour, aussi, je déplore que l’on qualifie de « breloques » ces récompenses que les lauréats eux-mêmes décrivent comme le fruit d’années d’entraînement et de sacrifices, le Graal de toute une carrière, de toute une vie. 
— « Il avait décroché une médaille de bronze en relais à Sotchi-2014 avant de décrocher breloque sur breloque en Corée du Sud. » (Le Dauphiné Libéré)
— « En 2018, elle devenait d'ailleurs, la première athlète du pays de l'Oncle Sam à recevoir une breloque en or dans la discipline du biathlon. » (Franceinfo)
— « Le champion paralympique du sprint debout Grygorii Vovchynskyi parlait lui d'une breloque "pour la paix en Ukraine, pour les gens en Ukraine. » (RMC Sport)

Pierre de Coubertin doit se retourner dans sa tombe. Comment ses précieuses médailles peuvent-elles être ainsi réduites à l’état de vulgaires babioles ? Car, que l’on se tourne vers l’Académie, vers Littré ou vers nos Dupont et Dupond, Robert et Larousse, le discours est le même : une breloque est un objet décoratif de petite taille et de peu de valeur, un menu bijou que l’on attache à un bracelet, à une chaîne.

Rien à voir, donc, avec les pièces de métal, rutilantes et tant convoitées, qui ornent le cou de nos meilleurs sportifs.  Qu'à cela ne tienne, la métaphore a fait boule de neige au sein des rédactions.
C’est sans doute cela que l'on appelle... le revers de la médaille.  


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