Lu jeudi : « Celle-ci a signé à Paris un accord en compagnie du Premier ministre Jean Castex et du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, actant l'accompagnement de l'Etat à hauteur de 420 millions d'euros pour le futur viaduc de la NRL. » (Imaz Press Réunion)
Acte 1. « Acter » fait partie de ces mots fréquemment à l’affiche sur les planches médiatiques. Un départ, un avis, une suggestion, la perte d’appétit du chat, l’usure de vos baskets, le reniflement d’un collègue…, on acte à peu près tout, de plus en plus souvent au sens de « prendre bonne note » et quel que soit le domaine d’activité concerné.
Acte 2. Les puristes entrent en scène et sortent les épées. L’Académie pourfend d'un coup sec l’emploi d’ « acter » en dehors du théâtre juridique, comme dans les expressions « acter une candidature », « acter une réponse ». En loyal écuyer, Littré applaudit des deux mains (j’ai toujours adoré cette expression totalement absurde). Plus tolérant, le Grand Larousse illustré a déjà ouvert sa porte à « acter une décision ». Enfin, avec son sens de l'hospitalité coutumier, le Petit Robert a accueilli à bras ouverts les définitions « prendre acte de », « noter », « mentionner ».
Acte 3. Faut-il s’en émouvoir, sachant que cette extension de sens n’est en fait que le strict reflet de l’usage courant et que les médias s’en sont emparés ? Ce serait peine perdue à moins de prendre plaisir à mener des combats d’arrière-garde.
Epilogue : Je ne peux que vous conseiller de vous limiter à l’acception initiale, mais si vous ne le faites pas, ce ne sera pas une tragédie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire