Lu hier : « Il est aussi intéressant d’analyser les scores à Saint-Pierre où Jean-Luc Mélenchon termine en pôle position avec 40,93% des voix. » (Imaz Press Réunion)
Un passionné de sports mécaniques ne serait pas ainsi sorti de la route dès le premier virage. L’expression anglaise « pole position », qui signifie littéralement « position en flèche », n’a rien à voir avec le mot français « pôle », coiffé d’un accent circonflexe et que l’on retrouve dans « pôle Nord », « pôle de croissance » ou encore « pôle de compétitivité ».
D’abord apparu au début des années quatre-vingt sur les circuits automobiles pour désigner la première place sur la grille de départ, le syntagme « pole position » s’est propagé à la vitesse grand V dans tous les secteurs d’activité pour décrire la situation de quiconque se retrouve dans la peau d’un favori. Exemple : « Cette entreprise est en pole position dans l’attribution du marché asiatique. »
Si, en dépit des critiques de l’Académie, l’anglicisme est aujourd’hui installé dans le langage courant, il convient de savoir l’employer à bon escient. Une pole position décrit un état d’avant-course, d’avant-match, d’avant-élection, etc., mais pas le résultat de ladite course, dudit match ou de ladite élection. Aussi, le quotidien régional La République du Centre n’échappe-t-il pas au tête-à-queue lorsqu’il écrit « Emmanuel Macron en pole position dans 21 communes sur 22 … », au lieu de : « Emmanuel Macron termine premier dans 21 communes sur 22. » En revanche, l’actuel président de la République sera bien en pole position si les sondages d’opinion le donnent en tête des intentions de vote à l'aube du 2e tour.
Un privilège dont ne bénéficiera pas Jean-Luc Mélenchon. « Président » de l'Outre-mer, le leader de la France insoumise a dû se contenter de la troisième marche du podium sur le plan national, malgré une dernière ligne droite sur les chapeaux de roue. Une performance toutefois des plus honorables pour son ultime course présidentielle.
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