Lu récemment : Analyse de ce débat avec le référent local LREM, Bachil Valy, et le coordonateur de la campagne d'Emmanuel Macron dans l"île, Éric Leung. (Zinfos974)
Pourquoi faire simple lorsque l’on peut faire compliqué ? A quelques semaines des législatives, je ne vais pas ajouter un sujet d’ordre linguistique aux nombreux débats politiques du moment, mais tout de même…
À la décharge de mon confrère de Zinfos974, il n’est pas le premier et ne sera hélas ! pas le dernier à être victime de la confusion entre « coordonnateur » (avec un « o » et deux « n » après le « d » ) et « coordinateur » (avec un « i » et un seul « n » après le « d » ), deux termes employés indifféremment selon les humeurs de chacun.
Les dictionnaires usuels en font d'ailleurs des synonymes au sens de « personne qui coordonne ». « Sous l’influence du double sens d’ordonner (mettre en ordre, donner des ordres), le Dictionnaire historique de la langue française qualifie toutefois « coordonnateur » de « plus fort ». Le Larousse en ligne, quant à lui, estime que « coordinateur est d'emploi courant alors que coordonnateur est d'usage administratif ou technique ».
En dépit de ces nuances, timides et subjectives, les deux vocables sont devenus des doublets que seules l’orthographe et l’origine distinguent. Les puristes, c’est de bonne guerre, privilégieront « coordonnateur » parce qu'il est bien de chez nous et qu'en plus, il bénéficie du droit d’aînesse. La plupart des linguistes font remonter au XIXe siècle son entrée dans l’usage. D’autres lui attribuent une origine plus ancienne alors qu’emprunté de l’anglais coordinator, « coordinateur » n’est apparu qu’au XXe siècle.
De nos jours, le très gaulois « coordonnateur » et le trop british « coordinateur » cohabitent sans réelle distinction de sens. Lors des 24 heures écoulées, j’ai recensé 30 « coordonnateur » sur la Toile, contre 29 « coordinateur ». Parmi les partisans du premier, figuraient les quotidiens Ouest-France, Sud Ouest et le Courrier Picard. Parmi les adeptes du second, se trouvaient… les quotidiens Ouest-France, Sud Ouest et le Courrier Picard, preuve qu’au sein même de certaines rédactions, la coordination (étonnamment « coordonnation » n’existe pas) laisse encore à désirer.
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