vendredi 13 mai 2022

Motifs impérieux : un aller sans retour ?

Lu partout hier matin : « C’est la fin des motifs impérieux »

Le ministre de la Santé l’a annoncé hier. C’est la fin des motifs impérieux pour les vols entre l’Outre-mer et la métropole. Cloués au sol pendant plus de deux ans, les non-vaccinés n’auront plus à brandir le bulletin de santé de leur grand-mère mourante pour se rendre dans l’Hexagone autrement qu’à la nage. 
C’est le moment où jamais pour moi, du moins je l’espère, de rappeler le sens exact de l’adjectif « impérieux », à ne pas confondre avec son trompeur paronyme « impératif ». Si l’Académie qualifie d’  « impérieux » quelque chose ou quelqu’un auquel « on ne peut résister », Larousse y ajoute une notion d’obligation pour finalement atterrir sur le même exemple : des besoins impérieux. Contrairement à ce dernier, « impératif » ne peut s’appliquer qu’à une chose. Il a une « valeur plus neutre » qu’ « impérieux » explique Jean Girodet (Pièges et difficultés de la langue française) et « qualifie ce qui se présente objectivement comme un ordre auquel on ne peut se dérober ». En résumé, « impérieux » évoque une nécessité, « impératif », une obligation. 
Bon voyage vers l’oubli, donc, à ces motifs que nous traînons dans nos bagages depuis le début de la crise Covid. Et croisons les doigts pour qu’il s’agisse bien, cette fois, d’un aller sans retour.  

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