Indolore mais utile piqûre de rappel au sujet de la dénomination des tranches d’âge. Un homme qui a entre 30 ans et 39 ans est un trentenaire. Dix ans plus tard, il deviendra un quadragénaire plein de vie, je l'espère. Entre 50 ans et 59 ans, on dira de lui qu’il est un quinquagénaire toujours séduisant; entre 60 ans et 69 ans, un sexagénaire bien conservé; entre 70 ans et 79 ans, un septuagénaire alerte pour son âge; entre 80 ans et 89 ans, un octogénaire solide comme un roc malgré ses pépins de santé; entre 90 ans et 99 ans, un nonagénaire qui n'a plus toute sa tête; entre 100 ans et 110 ans, on ne dira plus grand-chose de lui, si ce n'est que c'est un centenaire qui a eu une belle vie, et au-delà, que c’est un miraculé. Enfin, d’un homme qui a entre 20 ans et 29 ans, on dira que c’est un homme… qui a entre 20 ans et 29 ans, bien que Larousse et quelques auteurs inspirés aient cru bon de donner vie au néologisme « vingtenaire ». À quand l'entrée du dixenaire dans nos chers dictionnaires ?
Une note de positivité pour terminer, ça ne fait jamais de mal. L’écrivain et ancien académicien Jacques de Bourbon-Busset disait que l'âge, quel qu'il soit, « est une grâce qu'il faut mériter et non un poids qui nous écrase ». Notre homme a largement eu le temps de mettre en pratique sa maxime. Il est mort à 89 ans.
Remarque : L’Académie mentionne dans son dictionnaire le terme « quarantenaire » au sens de « quadragénaire ». Larousse, Littré et Robert montrent moins d’audace et se contentent d’y voir un homme soumis à une quarantaine. Et nous le savons, il n’y a pas d’âge pour cela.
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