Lu il y a deux jours : « Elle continue : "Nous avons récupéré la chienne et l’avons positionnée en maison d’accueil d’urgence." » (linfo.re)
Mieux vaut ne pas employer le verbe « (se) positionner » comme synonyme de (se) situer, (se) placer, (se) poser… On évitera donc d’écrire qu'Emmanuel Macron a été positionné sur le flanc gauche de l’attaque des Bleus ou que Kylian Mbappé se positionne en faveur de la retraite à 65 ans. À moins que ce ne soit l'inverse.
A ce sujet, la position de l’Académie est claire : « Le verbe positionner s’emploie dans des domaines précis, en particulier technique (positionner une balise) et militaire (positionner des troupes). On ne doit pas l’étendre à la langue courante pour donner à ses paroles un vernis d’érudition ou parce que l’on croit, ce faisant, être plus précis. On évitera particulièrement de l’employer en lieu et place des verbes situer ou placer. On se gardera également d’user de la forme pronominale, se positionner, que l’on rencontre de plus en plus au sens de « prendre position sur tel ou tel sujet ».
Dans la foulée de Girodet, c’était prévisible, et de Hanse, c’est plus étonnant, nombreux sont les linguistes à s’être rangés à l’avis des Immortels. A l’inverse, Littré a décidé de rouler à contresens du trafic, adoptant sans réserve l’anglicisme décrié au sens de (se) « situer ». Un choix à tout le moins inattendu de la part de celui qui, dans la course à la préservation de la langue, occupe plus souvent qu’à son tour… la pole position des puristes.
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