Lu il y a deux jours : «Le Gujarat, dont le Premier ministre Narendra Modi est originaire, est un Etat où la consommation et la vente d’alcool sont interdites par la loi. » (Le Quotidien de La Réunion)
Tiens donc, c’est d’où ou dont ? Bien souvent, on ne sait que choisir entre ces deux termes qui ont pour point commun la locution latine de unde,… dont ils sont les descendants. Grevisse estime qu’avec des verbes exprimant la sortie, l’extraction ou la descendance, on emploie « dont » en parlant de personnes (exemple : les ancêtres dont nous sommes issus) et « d’où » en parlant d’un lieu ou d'une cause, mais il fait remarquer que cette distinction est peu respectée. Une demi-certitude toutefois : dans les phrases interrogatives, « d’où » est privilégié, à défaut d’être imposé.
Hanse avance dans la même direction. Il argumente que « d’où » se dit des choses pour marquer l’éloignement, le point de départ (exemple : la ville d’où vous venez), mais que la langue littéraire emploie parfois « dont ». « Dont » se dit normalement des personnes ou remplace un nom comme la famille, la race, le sang : il marque la descendance. Mais on emploie parfois « d’où », nous dit-il en substance.
Fondateur de l’excellent site « Parler français », Marc Raynal apporte son don au débat. « Avec des verbes comme venir, sortir, partir, descendre, etc., la plupart des grammairiens préconisent de faire aujourd'hui la distinction entre ‘’d’où’’ et ‘’dont’’, selon qu'il s'agit de marquer le lieu (éloignement, point de départ) ou l'origine (descendance, extraction) », résume -t-il, avant d’ajouter : « Si l'emploi de ‘’dont’’ pour ‘’d’où" dans les cas où l'idée de lieu matériel domine (Le pays dont il sort pour Le pays d'où il sort) ne saurait constituer une faute, l'Académie le considère désormais comme « vieilli » ou « littéraire ».
En clair, « d’où » et « dont » sont dans le même bateau, mais par les temps qui courent, « dont » a un peu plus souvent tendance à tomber là l’eau.
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